Après la publication d’un bilan économique en demi-teinte pour les entreprises du médicament, le Leem tire la sonnette d’alarme. Selon le syndicat, la politique de régulation du secteur, comptable et court-termiste, est inadaptée.
Des chiffres en trompe l’œil : c’est ainsi que le Leem, syndicat professionnel des entreprises du médicament, a qualifié le bilan économique du secteur, l’un des plus stratégiques du pays, pour 2017, lors de sa présentation, le 5 septembre dernier. En effet, si le marché pharmaceutique français a affiché une croissance positive en 2016 (+3%), il n’est pas parvenu à combler son retard sur celui de ses voisins européens, demeurant en bas de classement, avec celui de l’Espagne, derrière l’Allemagne (+4%), le Royaume-Uni (+5%) et l’Italie (+6%). À l’échelle mondiale, la part de marché pharmaceutique de la France diminue de manière significative, ne représentant plus que 3,4% en 2016 contre 5,6 % en 2006. La France demeure le cinquième marché mondial derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l’Allemagne ; le deuxième marché européen derrière l’Allemagne, mais avec une part de marché en recul de 2,2 points depuis dix ans.
Selon le Leem, ce bilan marque l’inadéquation entre un secteur doté de solides atouts industriels, présenté il y a peu comme la référence en matière de recherche, de production et d’accès à l’innovation, et une régulation comptable court-termiste, inconciliables avec l’innovation thérapeutique. Publiée en décembre 2016, une étude QuintilesIMS prévoit une perte de deux places pour la France, à horizon 2021. L’Hexagone se ferait dépasser par l’Italie et le Royaume-Uni (Outlook for Global Medecines Through 2021). Pour le syndicat, il est impératif de tourner la page de cette politique néfaste pour la dynamique économique.
En savoir plus : L’édition 2017 du bilan économique du Leem est disponible sur www.leem.org
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